Le génocide dans le Statut de Rome traduit: Processus de sécularisation?
Abstract
En 1972, l’arabe devint l’une des cinq langues officielles des Nations Unies. Les documents conçus par cette organisation internationale furent désormais traduits en arabe, restituant la trame terminologique/notionnelle prévue par les Statuts de Rome. Bien que cette langue fût longtemps reliée aux référents religieux et tribaux, elle fait aujourd’hui partie intégrante du droit international (section pénale), fondé sur un paradigme positif et universel. Dès lors, les termes arabes proposés en guise de traduction aux notions et principes du droit international s’émancipèrent progressivement de leur mémoire sémantique, référentiels religieux et réminiscences tribales.
Afin de relater une telle émancipation, nous examinerons, à travers cette étude, l’équivalent arabe du terme génocide en analysant les origines étymologiques, les fonctions pragmatiques et les limites au sein de la logosphère arabe classique et moderne. Pour cela, nous nous réfèrerons aux Statuts de Rome dans ses versions française, anglaise et arabe, afin de mettre en lumière les ressemblances et dissemblances du transfert notionnel opéré sur ce principe propre à la criminalité internationale. Plus que toute autre branche du droit, celui-ci influence le reste des juridictions nationales.
La problématique structurante de cette étude sera centrée sur la capacité terminologique de l’arabe à exprimer le contenu cognitif et juridique du terme génocide. Autrement dit, l’arabe est-il en mesure d’en fournir une acception positive conforme aux postulats philosophiques et sociaux des Statuts de Rome ? L’équivalent arabe proposé est-il capable de rompre avec sa mémoire sémantique et l’imaginaire collectif lui étant associé ?
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