Vers une anthropologie de l’exil : le « second » Todorov
Abstract
Au de?but des anne?es quatre-vingt, un tournant intellectuel majeur intervient dans l’œuvre de Tzvetan Todorov. L’un des nombreux e?le?ments de nouveaute? qui caracte?risent sa « seconde » pe?riode par rapport a? la « premie?re » est la place de plus en plus significative que Todorov re?serve a? la proble?matique de l’exil. En effet, apre?s 1980, au fil de ses ouvrages et avec une force particulie?re dans le « diptyque du de?paysement » que forment L’homme de?payse? (1996) et Devoirs et de?lices (2002), Todorov a progressivement trace? les lignes directrices d’une ve?ritable anthropologie de l’exil, qui plonge ses racines dans l’expe?rience d’acculturation – et de remise en cause de son passe? – qu’il a accomplie lors de son passage de Sofia a? Paris, et pendant les anne?es de sa « francisation ».
The beginning of the 1980s marks a major turning point in Tzvetan Todorov’s intellectual career. The notion of exile plays a more and more important role in his later work. Particularly in L’homme de?payse? (1996) and Devoirs et de?lices (2002), which can be considered as a “diptych of disorientation,” Todorov outlined an anthropology of exile, based on the experience of acculturation – and the rediscussion of his own past – that occurred to him when he moved from Sofia to Paris as well as during the years of his “francization”.